Le président américain Donald Trump a accusé Google de truquer ses résultats de recherche pour n’afficher que des articles négatifs à son sujet. Il a qualifié cette action de question très grave qui sera bientôt traitée. Il joint ainsi sa voix aux conservateurs qui accusent les médias sociaux de privilégier les points de vue des libéraux.

Des géants du web qui conspireraient contre Trump

Dans un tweet en date du 27 août 2018, le président Trump a accusé Google de truquer les résultats de son moteur de recherche contre les conservateurs. Le président Donald Trump a averti Google, Facebook et Twitter qu’ils devaient «faire attention». Il a accusé le moteur de recherche de manipuler les résultats pour donner la préférence aux données informatives négatives le concernant.

Selon les dires du président américain, Google et d’autres sont en train de réprimer les voix des conservateurs et de cacher les informations et les nouvelles qui sont bonnes. Ils contrôlent ce que les gens peuvent ou ne peuvent pas voir. Il s’agit d’une situation très grave, a conclu le président Trump.

Google n’est pas la première entreprise de la Silicon Valley à subir les critiques de Trump. Il a allégué que le marchand en ligne Amazon.com avait conclu un accord avec le Washington Post et critiqué son fondateur, Jeff Bezos, sur ce que Trump appelle «Amazon Washington Post».

Trump dénonce régulièrement les médias dont il ne partage pas la couverture. Il y inclut parfois les plateformes internet. En octobre 2016, il a tweeté: «Wow, Twitter, Google et Facebook ont enterré l’enquête criminelle du FBI sur Clinton.»

Il a également critiqué Facebook dans le passé pour avoir toujours été anti-Trump, accusant le géant des médias sociaux de collaborer avec des médias tels que le New York Times et le Washington Post. Il a accusé Twitter de museler illégalement les républicains, le mois dernier.

Un avis partagé par les milieux conservateurs

Trump a déclaré aux journalistes dans le bureau ovale que les trois sociétés de technologie marchaient en territoire très, très trouble. Il joignait ainsi sa voix à un chœur croissant de conservateurs qui affirment que les sociétés Internet privilégient les points de vue des libéraux.

Les personnalités de droite prétendent souvent, sans preuve, que des entreprises comme Twitter et Facebook conspirent contre elles.

Le président Trump a menacé un certain nombre d’entreprises américaines pendant son mandat, du Washington Post à Amazon, en passant par Harley Davidson. Il serait intéressant de voir ce qu’il fera pour punir Google. Contrairement à Apple, Google n’a pas été aussi sympathique avec le président cette année. Tim Cook, PDG d’Apple, a récemment rencontré le président à la Maison Blanche. Selon certaines informations, Trump aurait promis de ne pas imposer de tarifs sur les produits Apple, comme il l’a fait avec d’autres.

« C’est une situation très grave qui sera traitée », a déclaré Trump dans un tweet. Les propos du président sont intervenus après un reportage de Fox Business TV selon lequel Google favorisait les médias libéraux dans les résultats de recherche concernant Trump. Trump n’a cependant fourni aucune référence concernant ses déclarations.

Des faits assez troublants

Les premières choses que les utilisateurs voient actuellement lorsqu’ils recherchent le terme «actualité Trump» en mode incognito sur Google, ce sont des textes d’actualité parlant négativement de Donald Trump.

Le président Trump n’aime peut-être pas les informations à son sujet, mais son avocat personnel, Michael Cohen, a plaidé coupable de plusieurs accusations et a désigné le président comme celui qui lui a demandé d’effectuer des paiements illégaux avant l’élection présidentielle de 2016.

Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, répondant à une préoccupation sur les tweets, a dit que l’administration allait mener des «enquêtes et analyses» , mais a souligné qu’elle examinerait simplement la question.

Le démenti de Google

Google a publié un communiqué disant que son moteur de recherche était conçu pour donner aux utilisateurs des réponses pertinentes.

Le géant américain a indiqué que la recherche n’était pas utilisée pour établir un agenda politique et qu’il ne biaisait pas les résultats en faveur d’une idéologie politique. La firme de Mountain View a révélé qu’elle apportait des centaines d’améliorations à ses algorithmes pour s’assurer qu’ils diffusent un contenu de haute qualité en réponse aux requêtes des utilisateurs. Elle a indiqué qu’elle travaillait continuellement à améliorer Google Search et qu’elle ne classait jamais les résultats de recherche pour manipuler le sentiment politique.

Yonatan Zunger, un ingénieur qui a travaillé chez Google pendant près d’une décennie, est allé plus loin en déclarant que les utilisateurs pouvaient vérifier les affirmations de Google en lisant simplement un large éventail de sources d’informations. Le biais, a-t-il dit, est que les nouvelles sont toutes mauvaises pour Donald Trump, et qu’il ne peut blâmer que lui-même.

Selon Mark Irvine, chercheur principal chez WordStream, le logiciel de Google ne fonctionne pas comme le dit le président. WordStream est une entreprise qui aide les entreprises à obtenir des contenus en ligne dans les résultats de recherche. Le système Google Actualités accorde une importance particulière au nombre de fois qu’un terme est associé à un article. «L’algorithme de recherche Google est un algorithme assez agnostique et apathique en ce qui concerne les sentiments politiques des gens», a-t-il déclaré.