Si vous avez regardé chaque minute du témoignage de Mark Zuckerberg devant le Congrès cette semaine, vous savez qu’il a prononcé une phrase, en particulier, très souvent : “Je vais demander à mon équipe de revenir vers vous.”

Pour sa défense, Zuckerberg n’avait tout simplement pas les données nécessaires sous la main pour répondre à certaines questions, par exemple, pourquoi une publicité spécifique pour un candidat politique du Michigan n’a pas été approuvée. D’autres suivis, cependant, nécessiteront un dur labeur de la part de son équipe. Ce qu’ils rendent au Congrès pourrait fournir encore plus de gros titres négatifs contre l’entreprise, car elle est forcée de divulguer plus de son fonctionnement interne qu’elle ne l’a jamais fait. En lisant les transcriptions, j’ai compté plus de 20 cas où Zuckerberg a promis de fournir plus d’informations aux représentants. Mais ce sont ces devoirs qui, à mon avis, pourraient causer le plus de maux de tête à l’entreprise, et fournir des réponses révélatrices.

1) Les données sur les non-utilisateurs

Abordé par : Ben Lujan, membre du Congrès (Démocrate, Nouveau-Mexique)

“Vous avez dit que tout le monde peut contrôler ses données, mais vous recueillez des données sur des personnes qui ne sont même pas utilisatrices de Facebook et qui n’ont jamais signé un consentement, ou un accord de confidentialité.’’

Surnommés “shadow profiles”, les détails de ce que Facebook recueille exactement sur les personnes qui ne sont même pas inscrites au service ont toujours été un peu mystérieux. Même, apparemment, pour Zuckerberg lui-même. Il a révélé ne pas connaître les détails, mais a reconnu que l’entreprise surveillait les non-utilisateurs à des fins de “sécurité”. Zuckerberg a promis de partager plus de renseignements sur les données recueillies sur les personnes qui ne sont pas inscrites à Facebook, ainsi qu’un compte rendu complet des données des personnes inscrites à Facebook. Dans une demande similaire, Zuckerberg a promis de fournir des détails sur la façon dont les utilisateurs sont suivis (sur tous leurs appareils) lorsqu’ils sont déconnectés de Facebook.

2) Passer au consentement et non à l’opposition

Abordé par : Frank Pallone, membre du Congrès (démocrate, New Jersey)

“Je pense que vous devriez vous engager à changer certains paramètres par défauts.”

La création d’une nouvelle réglementation est un procédé ardu et compliqué. Mais une chose que Facebook pourrait faire est de passer à un modèle de consentement, qui permet aux utilisateurs de choisir s’ils veulent rendre quelque chose public, qui est actuellement l’option par défaut (et la plus populaire) pour poster du contenu. Dans le même ordre d’idées, on a demandé à Zuckerberg de répondre au membre du Congrès Frank Pallone sur la façon dont l’entreprise pourrait envisager de recueillir moins d’informations sur ses utilisateurs.

3) Les répercussions lors d’erreurs de censure

Abordé par : Steve Scalise, membre du Congrès (républicain, Louisiane)

“Y a-t-il une directive qui définit l’introduction d’un parti pris dans les algorithmes ? Et, avant toute chose, êtes-vous au courant de ce parti pris que beaucoup de gens ont remarqué et analysé ?”

Un aveu surprenant par Zuckerberg avant ces auditions était que, bien qu’il ait reconnu que l’entreprise a commis de grosses erreurs, personne n’a été licencié dans l’affaire de Cambridge Analytica. Le représentant Steve Scalise veut aller plus loin dans la question de la responsabilité. Dans les cas où Facebook annule une décision de retirer un contenu, c’est-à-dire l’admettre comme étant trop censuré, à quel genre de répercussions les responsables ont-ils dû faire face ? Si quelqu’un a créé un algorithme qui filtrait injustement certaines opinions politiques, y a-t-il eu une répercussion ?

4) Les règles spécifiques concernant les mineurs

Abordé par : Ed Markey, Sénateur (démocrate, Massachusetts)

“Nous laissons nos enfants vulnérables aux prédateurs commerciaux les plus avares du pays qui les exploiteront à moins que nous n’ayons une loi en vigueur.”

Sur Facebook, l’âge minimum des utilisateurs est de 13 ans, à l’exception de l’application Messenger for Kids (qui ne collecte pas le même type de données que l’application principale de Facebook). Mais pour les 13-18 ans, ou peut-être 21 ans, ce qui se passe durant ces années si délicates devrait être protégé par des règles plus strictes, a suggéré le sénateur Ed Markey. Zuckerberg a dit que l’idée “méritait beaucoup de discussion”, mais peut-être pas une nouvelle loi. Il a promis de demander à son équipe de “peaufiner les détails”.

5) Combien y a-t-il de boutons “j’aime” et “partager” ?

Abordé par : Debbie Dingell, membre du Congrès (démocrate, Michigan)

“Peu importe que vous ayez un compte Facebook. Grâce à ces outils, Facebook est en mesure de recueillir de l’information sur nous tous.”

Il semble que partout où l’on regarde, il y a un bouton qui nous invite à “aimer” ou à partager des choses sur Facebook, en effet, il y en a un sur la page que vous êtes en train de lire. Une demande d’au moins estimer le nombre de boutons de Facebook peut sembler à première vue comme une demande futile, mais la réponse pourrait tout à fait être quelque chose. Les boutons “j’aime” permettent à Facebook de suivre les utilisateurs sur des pages qui ne font pas partie de Facebook, fournissant ainsi plus de données pour les annonceurs de publicité. S’il est possible de totaliser le nombre de boutons sur le Web, attendez-vous à un nombre de centaines de millions, c’est-à-dire des centaines de millions de pages avec lesquelles Facebook suit votre activité au-delà de ses propres frontières.